Libérer la parole qui est en nous

« En Afrique, toute assemblée a ses lois, la palabre a les siennes ; elles sont simples. Chacun à son tour est invité à s’exprimer ; tous ont le devoir d’écouter jusqu’au bout, sans interrompre ; nul n’est laissé pour compte. Il n’est pas nécessaire qu’un jugement soit porté. Après avoir siégé, tous peuvent repartir en paix, un pas est franchi. »
Règle n°1 : liberté de propos
Règle n°2 : bienveillance, écoute et respect
Règle n°3 : égalité de tous devant la question humaine.
Autant de valeurs que je souhaite vous faire partager à travers ce blog et avec l’aide de toutes vos contributions !

mercredi 4 décembre 2013

Nous irons tous au paradis

Je termine la lecture de cet ouvrage à deux voix réalisé par deux auteurs dont la renommée n’est plus à faire mais dont on peut toujours vanter la rigueur scientifique autant pour l’un que pour l’autre.
Daniel Marguerat pasteur, chercheur en théologie biblique et, Marie Balmary psychanalyste traitent dans cet ouvrage d’un sujet, oh combien important, que nous appelions me semble-t-il « les fins dernières ».


Il s’agit bien selon ce qu’indique le sous-titre de visiter dans les Écritures « Le Jugement en question ». La rencontre pour l’éternité, de chacun de « Nous », et pas de « On », avec le Dieu de Jésus-Christ. Un Autre qui nous apprend  à vivre la divine miséricorde.

Chacun des auteurs, avec son « outil propre » l’exégèse biblique ou la psychanalyse, entraîne le lecteur dans une réflexion qui rejoint vraiment l’attente de l’homme d’aujourd’hui. Le message est découvert progressivement dans un langage clair et agréable. La réussite de la présentation tient, à mon sens, en la qualité de l’attention réciproque de chacun des auteurs à l’autre. L’Écoute de l’autre et de son point de vue.

Ensemble, en huit petits chapitres, ils entrent dans l’intelligence des Écritures, étudiant tout particulièrement le texte dit du « Jugement dernier » en Matthieu, donnant ensuite une grande place et une grande importance à la théologie de Jean et enfin à celle de Paul.

Deux brefs passages :
- par Daniel Marguerat chapitre V, Naissance du sujet : page 160.
« Le programme que déploie Jean est beau : pacifier le cœur. ‘‘Devant lui nous apaiserons notre cœur, car si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur et il discerne tout.’’ Notons que cet apaisement du cœur n’est pas acquis d’emblée ; il est une invitation à suivre : ‘‘nous apaiserons notre cœur’’. Pacifier est un travail, et il s’opère devant le Dieu qui éveille et stimule, par la Loi, notre engagement éthique. Face à la morsure du remords, ou au sentiment de la faute, face à l’impression d’en avoir fait trop ou trop peu, se dresse le ‘‘Dieu plus grand que notre cœur’’. Non pas pour plomber l’exigence, mais pour contrer le réquisitoire du cœur. ».
- par Marie Balmary chapitre VI,  Recherche du Jour : page 170. Fin du gendarme
    « Le souverain Juge, s’il est, est à chercher ailleurs. Évidence ? Sans doute, mais comme toutes ces choses qui, allant sans dire, vont beaucoup mieux en le disant. Il ne suffit pas d’être athée pour être tranquille, nous pouvons nous croire athées d’un dieu qui nous surveille et nous juge d’en haut. A tel moment de la vie, une épreuve, une rencontre, parfois même une parole peuvent faire réapparaître en chacun de nous cette divinité infantile » … «  allons-nous trouver le dieu qu’il vaut la peine de connaître, le juge que nous ne craindrions pas de rencontrer qui, loin de nous mettre en difficulté, nous atteste, nous mortels, comme reconnus divins, attendus ‘‘au paradis’’? »

Une conclusion assez originale dans laquelle je soulignerais le retour d’un dialogue entre les auteurs sur le thème de « la gloire et la honte » qui me suggère une ouverture en théologie au travail de réflexion que nous effectuons avec Benjamin Hegeman sur sa thèse en histoire de l’Église en pays Baatonu « Between Glory and Shame».

Michel Bonemaison Le Cendre mardi 26 novembre 2013.