Libérer la parole qui est en nous

« En Afrique, toute assemblée a ses lois, la palabre a les siennes ; elles sont simples. Chacun à son tour est invité à s’exprimer ; tous ont le devoir d’écouter jusqu’au bout, sans interrompre ; nul n’est laissé pour compte. Il n’est pas nécessaire qu’un jugement soit porté. Après avoir siégé, tous peuvent repartir en paix, un pas est franchi. »
Règle n°1 : liberté de propos
Règle n°2 : bienveillance, écoute et respect
Règle n°3 : égalité de tous devant la question humaine.
Autant de valeurs que je souhaite vous faire partager à travers ce blog et avec l’aide de toutes vos contributions !

mercredi 30 avril 2014

Vivre : quel bonheur !


Nous sommes tous là à nous débattre plus ou moins seul, à nous côtoyer, nous entraider, nous détester, nous ignorer, ou nous adorer ce qui est plus exaltant. Les réflexions chagrines ne manquent pas : je n’ai pas demandé à voir le jour, j’en ai marre de la vie, qu’est-ce que je fais encore sur terre, le bon dieu n’a pas l’air de vouloir de moi …

La vie pose question ! Alors il vaut mieux poser la bonne, là c’est chacun qui trouve sa voie. Par bonheur la foi chrétienne me propose un engagement en guise de réponse pour que j’apprenne à tracer mon sillon : moments de labeur et moments de vrai bonheur. Et si on est plusieurs à le tracer ensemble, découvrant que l’on peut avancer selon une certaine harmonie, quelle paix, quelle joie !

Cet engagement c’est à la suite de Jésus que nous apprenons à le vivre. Tout d’abord il est souhaitable de nous recevoir comme un don, un don de Dieu, un don à faire valoir. Alors l’avenir, je le construis avec Jésus au milieu des hommes mes frères. Quelles belles surprises me réserve-t-il encore, dans l’éternité ?

Michel Bonemaison JP n° 63 Pâque 2014


Solidaire certes ! Mais aussi Serviteur.

La « solidarité » semble à l’ordre du jour comme projet pour de nombreuses associations humanitaires  de même que le terme est omni présent dans les propos des medias. Essentiellement la solidarité évoque l’attention que les hommes se portent les uns les autres, associée à la mise en œuvre qui apporte une aide la plus efficace possible. Invitation à un réel partage de nos richesses !

Mais souvent la question est de savoir jusqu’où partager, comment partager et que partager ? En effet nos richesses ne sont-elles que matérielles et celui à qui l’on s’adresse souffre-t-il exclusivement d’un besoin de nourriture, de logement, de santé physique ? Alors comment apprendre à voir, à apprécier, à choisir ce qu’il est opportun de mettre en œuvre au service d’autrui, qu’il s’agisse d’une personne précise ou d’un groupe social. Une autre question de poids est de comprendre ce qui motive notre action. Les réponses à ces questions sont multiples et diverses.

Pour moi « chrétien » je me tourne vers Jésus pour saisir comment il a su se situer dans ses relations avec les hommes, dont il s’est fait le frère. De lui j’apprends que « celui qui dit j’aime Dieu et qui n’aime pas son prochain est un menteur ». Quelle exigence ! Non seulement mon regard vers Dieu est mis dans la balance, mais en premier lieu c’est  mon respect de l’autre comme être humain qui est interpelé.

Chaque année pendant le temps de carême, un effort de solidarité permet et de faire le point sur notre comportement à l’égard des hommes et d’aller de l’avant dans la qualité de ce « service ».
Michel Bonemaison FC n° 63 Pâque 2014



Faire des enfants demain





« Jacques TESTARD est directeur de recherche honoraire à l’INSERM. Pionnier des méthodes de procréation assistée, il est l’auteur de nombreux ouvrages dans lesquels il défend l’analyse critique de la science afin de justifier l’engagement éthique et de nourrir la démocratie. »
(quatrième de couverture)
Mars 2014 – 205 pages. 16€.

Loin d’être un spécialiste en la matière, je viens de lire avec grand intérêt l’ouvrage de Jacques Testard. « Grand intérêt » à plus d’un titre :
- Père du premier bébé éprouvette il a ouvert un champ étonnant, merveilleux, prodigieux et qui peut faire peur, qui est même condamné par certains !
- Son ouvrage semble être un cri d’alarme si on lit bien la bande rouge ajoutée à l’édition : « la mise en garde d’un pionnier de la PMA. »
Je pense au couple de Pierre et Marie Curie, à leur découverte et à leur mise en garde par leurs recherches sur les radiations. [Doit-il en être ainsi de toutes de toutes les découvertes et de leurs mises en œuvre, de toutes les avancées scientifiques ? Jouons-nous toujours avec le feu ? Est-il nécessaire de rappeler sans cesse nos contemporains à la sagesse, et à la prudence ? Il est vrai que dans la symbolique il en va de même : les éléments sont montrés à la fois au service de la Vie et cause de la mort, « l’eau source de vie et la mer lieu de la mort ! »]
- L’auteur décrit simplement avec beaucoup de pédagogie un domaine qu’il maîtrise fort bien et qui est des plus délicats. C’est aussi un maître qui communique sa science, sa connaissance avec doigté et respect sans aucune idéologie, sinon celle de son amour de « l’humain ».
- Il analyse les différentes positions et les authentifie pour les récuser sans aucun parti pris, sinon celui du respect de la Vie de l’Être humain car il est « Humaniste ». À mon sens l’humanisme est la religion de ce savant qui s’affiche athée.

                  Ainsi j’aime reprendre en premier lieu le langage et le message de cet homme ; il me permet de dire mes convictions. Mes convictions sont celles du chrétien que je suis et du prêtre qu’il m’est donné d’être. Elles sont fondées sur la lecture et la méditation des Écritures, dont peuvent faire partie, et c’est en l’occurrence le cas pour moi, les méditations de ce savant compétent et vrai.

Le Cendre dimanche 30 mars 2014.

jeudi 20 février 2014

Shahbaz Bhatti


 

Éditions de l’Emmanuel 2013. 137 pages. Préface d’Andrea Riccardi.

Cet ouvrage est un de ces livres que devrait avoir lu tout homme qui s’insurge contre les exactions des extrémistes quels qu’ils soient. Il est le témoignage posthume de la vie d’un homme qui ne laisse pas indifférent et, plus encore, qui donne et redonne envie de se battre intelligemment contre la folie destructrice qui, aujourd’hui, un peu partout dans le monde, anéantit trop de vies innocentes.


En premier lieu c’est un excellent dossier sur le Pakistan qui introduit de façon très abordable aux problèmes délicats des relations vitales entre peuples, entre confessions et entre religions chrétiennes, musulmanes, hindouistes. De fréquentes références à l’histoire permettent aussi de bien se situer dans le temps et en lien avec l’Inde voisine dont leur histoire est commune jusqu’à la fondation de la nation Pakistanaise.

Ce livre est avant tout la biographie de Shahbaz Bhatti écrite par deux journalistes italiens de ses amis avec l’apport important des témoignages de son frère Paul. Ministre des « minorités » il a été assassiné le 2 mars 2011, en plein centre d’Islamabad, à l’âge de quarante deux ans.

« Je n’occupe pas ce poste de ministre parce que j’ai été protégé par quelqu’un. C’est le résultat des prières de nombreuses personnes et de la bataille que j’ai constamment menée pour la liberté religieuse au Pakistan. Le rôle que j’occupe ne changera pas ma détermination à poursuivre la justice. Parce que je vis pour la liberté religieuse et que je suis prêt à mourir pour cette cause […] Nous travaillerons ensemble pour promouvoir l’harmonie, la tolérance et nous remplirons le fossé qui sépare aujourd’hui ceux qui sont de religions différentes. » Page 85.

Ce livre retrace à grands traits l’enfance, puis l’adolescence de celui qui progressivement devient à seize ans le militant qui entraine déjà ses camarades au coude à coude sans distinction de classe ni de religion dans une lutte contre les lois absurdes dictées par les fanatismes. Meneur d’hommes il l’est pour le service des plus faibles, en particulier en se dressant contre la « loi sur le blasphème ». Pour cela il est animé par sa foi sans faille à « Jésus » ainsi qu’il l’écrit souvent. La stature de cet homme, fidèle aussi aux intuitions de Jinnâh le fondateur de la nation, n’est pas sans rappeler le Mahatma Gandhi.

Pour aller plus loin grâce à des témoignages et avec un guide de réflexion : KARTHALA HCM Histoire, Monde, Cultures religieuses n°28 décembre 2013 D’une croyance à l’autre, le cas de l’Islam.

Michel Bonemaison Le Cendre le 17 février

Shahbaz Bhatti, né le 9 septembre 1968 et mort le 1, était un homme politique pakistanais.

L'Evangile sauvera l'Eglise





L’auteur est Jésuite et presque centenaire.
Il est un des très grands théologiens de notre époque.
Professeur, directeur de publication de revue, auteur de plusieurs ouvrages de théologie de très haut niveau, Joseph Moingt offre aujourd’hui, par ce livre, la pensée qu’il développait en 2013 lors de plusieurs conférences.

Pour répondre aux interrogations de notre temps, il continue de parler, d’annoncer, de clamer l’Évangile dans un langage qui devrait susciter et accompagner l’espérance chez nos contemporains occidentaux.

Le langage est simple et limpide, les sujets abordés sont d’actualité.
Joseph Moingt donne ici neuf conférences et répond aux questions.

Il connaît bien les interrogations de ses contemporains et il ne répond ni à côté, ni pour faire plaisir. Tout ce qu’il avance est argumenté et, pour qui connaît l’homme, rien n’est laissé au hasard dans ses propositions.

De quoi parle-t-il ? Essentiellement de l’Évangile et de la manière de l’annoncer et de le vivre aujourd’hui. S’il se réfère à l’Église c’est pour bien lui dire qu’elle est dépositaire de la « Bonne Nouvelle » et que son devoir est de se laisser interpeler pour lui être fidèle et demeurer servante des hommes et du Dieu d’Amour vécu en Jésus. Sa mission doit être  une annonce pour les hommes d’aujourd’hui avec le langage d’aujourd’hui. Le langage ne réside pas seulement en des mots mais aussi en une manière d’être. [Puis-je affirmer qu’il rejoint ainsi le pape François ?]

Comment parle-t-il de l’Évangile ? En abordant les sujets qui fâchent !
- Les structures de l’Église ! Il fait bien la différence entre l’annonce de l’Évangile et la religion : l’essentiel est d’annoncer Jésus Parole de Dieu et de rejoindre l’Être Humain.
- Alors en découlent la remise en question des points figés depuis le moyen âge, mais sans passion, tranquillement en revenant aux sources de la Foi chrétienne.
- Évidemment les questions posées ne manquent pas, sur le sacerdoce consacré, célibataire ou marié, les ministères, les services, la place des femmes, la liturgie dont au cœur l’Eucharistie domestique etc.

« Comment penser le Salut en Jésus-Christ aujourd’hui, dans une modernité qui semble si souvent déconstruire la foi et lui être hostile ? »

Michel Bonemaison sma
Le Cendre 14 février 2013

jeudi 30 janvier 2014

Albert et Isabelle TEVOEDJRE






Albert et Isabelle TEVOEDJRE
8 septembre 1963 – 8 septembre 2013
«  Un trésor est caché dedans »
MEMOIRE D’UNE EPIPHANIE




Lundi 2 décembre 2013 c’est cours Gambetta à Lyon, pour les pères de la société des Missions Africaines (sma), la célébration du bicentenaire de la naissance de Melchior de Brésillac fondateur. Ce nouveau rendez-vous avec leur famille spirituelle dont ils sont membres honoraires, permet à Albert et Isabelle d’offrir à nombre d’entre nous l’album réalisé pour leurs soixante années de mariage. Votre forte amitié avec les pères SMA, y lit-on page 35 sous la plume du supérieur régional, a permis à votre vie de porter tant de fruits dont vous êtes bien conscients et pour lesquels vous êtes reconnaissants.

L’enseignement puis un poste au BIT seront des tremplins pour une vie toute de service. Les photos des pages XI et 80 illustrent une de ces étapes par laquelle est récompensé l’engagement social d’Albert Tévoédjrè : avec Stéphane Hessel « à tous deux fut attribué le 23 mai 2013 au palais de l’UNESCO le passeport du citoyen universel ». Messager infatigable de la Paix dans le monde que de présidents africains jusqu’à Nelson Mandela va-t-il rencontrer et conseiller ; sa grande culture lui permettra des dialogues très riches avec des penseurs comme Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor ou Ki-Zerbo ; sa foi chrétienne profonde le mettra immédiatement en harmonie avec Paul VI ou le Cardinal Etchegaray et l’amènera à une intense activité tant au service de la réconciliation entre chrétiens que du dialogue islamo-chrétien.

Albert a toujours œuvré aussi au service de son propre pays le Bénin et le voilà à la naissance de la « Médiation de la République » et il semble qu’il l’ait réalisé avec la même sagesse que celle qui a toujours présidé à la vie de son couple, mais laissons-lui la parole : « Nous nous sommes mariés avec trois repères … C’est ma chance à moi d’avoir connu une femme qui a eu l’intelligence et la volonté de faire en sorte que l’on se soit attaché à ces trois repères coûte que coûte. … - Nous allons vivre ensemble quelles que soient les circonstances … - Jamais dans cette maison les enfants n’entendront les hauts cris de leurs parents … - Nous avons responsabilisé Madame pour la gestion de l’argent. … [Ce que j’ai à vivre maintenant est] une vie de prière, de conseil, de fraternité agissante centrée sur le dialogue interreligieux, la promotion et la protection de la famille, la valorisation de « l’autre chemin » qui assure l’authentique développement (pages 95-98).

Quand on côtoie des hommes de cette trempe on ne peut pas désespérer de l’Afrique.

Michel Bonemaison sma

Vendredi 17 janvier 2014

Le 10 Janvier au BENIN : UNE EPIPHANIE PROLONGEE ?

Il est des dates qui sonnent comme des indicateurs, des rappels  ou des interpellations.
Le 10 janvier dernier, le Séminaire St Joseph  de Misserete dans le diocèse de Porto-Novo célébrait le 25e anniversaire de sa fondation en réunissant un colloque particulièrement significatif sur le thème : « Formation au sacerdoce en contexte d’inter culturalité pour une nouvelle évangélisation »

Le séminaire de Misserete  est un centre de discernement, de formation  humaine et d’approfondissement spirituel avant l’engagement libre sur le chemin du sacerdoce .Il est un séminaire propédeutique dont le premier Recteur fut Mgr Barthélémy Adoukonou, aujourd’hui, en service à Rome dans l’importante fonction de Secrétaire de la Commission Pontificale pour la culture.

Ce même 10 janvier rappelle, dans l’Eglise du Benin, le jour de naissance  de Mgr François Steinmetz, longtemps Vicaire apostolique  du Dahomey  avec siège  à Ouidah où il entretint des rapports très cordiaux avec les hauts responsables des religions traditionnelles.  C’est à lui que revient le mérite d’avoir créé le Séminaire  devenu Séminaire St Galll, aujourd’hui centenaire ! Son confrère Francis Aupiais  est resté dans toutes les mémoires pour avoir introduit à Porto- Novo la grande joie de l’Epiphanie, révélation à tous les univers  de l’apparition du signe et de la réalité du salut. «  Beaucoup viendront de l’Orient … »

Alors, ce 10 janvier 2014 date à laquelle, à l’invitation très appropriée  du Père Jacob Affognon , Mgr Jean –Benoit Gnambode , administrateur apostolique , ouvre le colloque international de Misserete en nous  appelant  à « immoler nos volontés »  pour découvrir « à travers les signes des temps  la présence active du Tout-puissant »,  nous avons eu la chance  d’être conviés  par le Nonce Apostolique, Mgr Brian Udaigwe,  à nous élever  à « l’audace    prophétique  » ..

La date du 10 janvier  précisément la suggère puisque très officiellement  chez nous depuis  Nicéphore Soglo  c’est le jour de la fête des religions traditionnelles que les médias de tous bords au Benin et surtout en Europe et aux Amériques   ont proclamé la fête du Vaudoun. Rien de plus sommaire !  

Le temps est venu de dire le juste et le vrai et de rétablir le  sens et la dignité  d’un geste prophétique.
La décision du gouvernement n’est pas de célébrer la fête du Vaudoun  mais de donner aux religions traditionnelles ou endogènes un caractère de reconnaissance officielle qui manquait et qui désormais permet d’élargir l’espace d’adoration du Dieu vrai, unique et tout-puissant. C’est « MAHOU  », reconnu « Absolu suprême et commun »  en toutes langues de notre univers national.

Le 10 janvier, c’est donc, au Benin,  fête du Dieu  unique,   créateur de la vie  et  de toutes choses, célébré glorieusement par les religions traditionnelles répandues  à travers le pays, y compris celles se référant à une force spécifique appelée « Vaudoun » avec ses particularités de culte et de comportement social.

Il y a  ici, malgré nos fortes différences, une chance et une grâce que nous devrions savoir discerner et magnifier.
Dans cette perspective, on trouverait  peut-être très approprié d’intégrer et d’élargir   notre espérance dans « la foi d’Abraham, père des croyants » ! Il serait peut-être aussi  pertinent et judicieux de saisir l’occasion de ce 10 Janvier pour accueillir les adultes appelés au baptême, eux qui auront aperçu « une grande lumière » et auront su  marcher vers elle. Ainsi se dégagerait   un espace  largement  ouvert  à la nouvelle évangélisation et que Mgr Adoukonou  au colloque de Misserete, a dépeint avec une  sincère audace.

Les prêtres répondant  aux exigences culturelles de cet apostolat « requièrent une formation  particulière  » toujours  en construction. Madame Marguerite Lena, professeur de philosophie, qui depuis plus de quarante ans participe à l’effort de formation des prêtres  dans le diocèse de Paris, a superbement renforcé ce désir d’approfondissement des voies de la qualité du don  de soi au service d’un Jésus- Christ  qui ne se laisse appréhender que dans la nudité du  sanctuaire  de la conscience personnelle.

Cette conscience que réveillent  les chemins de l’Epiphanie  a déjà  secoué l’histoire de l’humanité  dans des mondes où  les hommes  n’ont pas su discerner le doigt  de Dieu  comme me le suggère  cet ami prêtre jésuite que la Providence a généreusement  mis sur ma route .Denis Maugenest  ,informé de la réflexion que voici , me rappelle en effet que bien des tragédies eussent pu être évitées si pendant la Révolution française  on avait mieux cerné les révélations cachées dans le clair obscur des mots et des  symboles  et il rappelle  la déclaration des droits de l’homme datant de cette époque :
«  Les représentants du peuple français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs…

En conséquence, l'Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Etre Suprême, les droits suivants de l'homme et du citoyen :
 1. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune… » …
A cette charte  des révolutionnaires, fort malheureusement, on voulut, me dit mon ami jésuite, opposer – jusqu’au Concile Vatican II… - les droits de Dieu ! « Comme si cette opposition était la vérité  à proclamer, au lieu de celle de l’alliance entre Dieu et l’Homme, celui-ci fait à l’image de celui-là, ‘Fils de Dieu’, ‘Dieu fait Homme’… C’est tout le mystère de l’Incarnation qui s’en trouvait remis en cause, au profit de tous les systèmes sociaux possibles d’inégalité, de domination et d’esclavage entre les humains, » avec les conséquences que l’on sait !

Nous sommes donc appelés d’’urgence  à promouvoir «  la conscience en action  » pour éviter les tragédies d’hier et  prévenir celles qui menacent,  par un dialogue interreligieux intelligent et sincère .L’actualité le commande. Notre foi l’inspire et l’encourage.

« L’être suprême des révolutionnaires de 1789 », le  Jéhovah  ou   Yahvé de qui Moise reçoit les tables de la Loi, Allah le Miséricordieux aux 99 noms en terre d’Islam,   le  Mahou de mes ancêtres toris,  aucune de ces appellations ne me distrait   du précieux don de la  foi exprimée dans ce credo désormais universel   que jamais  ni Luther ni Calvin n’ont  pensé renier ou altérer :  « Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur… de l’univers visible et invisible… »   Qui  aime tous les hommes et ne veut en perdre aucun.

Alors, le10 janvier, au Benin, nous vivons la chance d’une réalité prophétique à sublimer : « Beaucoup viendront d’Orient et d’Occident et  prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob… » Et…  avec Jésus ressuscité ! La foule innombrable des « chrétiens de culture « ou «  d’esprit », des « chretiens sans frontières » ou « en attente », adorateurs dispersés  que l’on ne peut compter, ceux de l’Apocalypse comme ceux d’au delà des fleuves de l’Ethiopie, cette foule bigarrée  se bouscule confusément pour apporter son  offrande. Comment  l’accueillir ? Telle apparait à nos yeux  la boussole de  la  mission qui s’annonce et qu’entrevoyaient déjà  des précurseurs comme Robert Sastre, Isidore de Souza ou Lucien Agboka.

Jean-Paul II et Benoit XVI au cours de leurs visites pastorales au Benin ont confirmé  et  conforté  notre espérance.

             Mettons- la donc en marche, la nouvelle évangélisation ! Clairement en vue, la moisson est immense …
                                                                                                          

 Albert TEVOEDJRE (Frère Melchior, sma)


vendredi 3 janvier 2014

Heureuse et sainte fête de la Nativité





Meilleurs vœux de Paix et de santé
pour la nouvelle année




Bien chers amis ou parents, je vous envoie ces deux petits textes parus dans le journal paroissial pour vous souhaiter tout le bonheur possible au cours de cette nouvelle année 2014. J’espère de tout cœur que, comme le fut Nelson Mandela ou comme nous y invite avec simplicité le Pape François, chacun de nous puisse être constructeur de Paix sur notre terre tout au long des 365 jours qui s’annoncent.
« Paix sur terre aux hommes de bonne volonté »

Dieu parmi les Hommes !
Demandez une définition de l’être humain et vous serez étonnés de la diversité des réponses avec chacune un accent de vérité émouvant. En ce temps de Noël osons un regard sur l’homme qui soit animé par le message délivré par Jésus « Dieu fait homme » selon les chrétiens !
Voilà des millénaires que la Parole de Dieu suscite la vie ; par la Torah (Bible des Hébreux) elle soutient les hommes dans leur quotidien ; par les Prophètes elle les maintient dans l’espérance …
Un siècle et demi avant notre ère, le prophète Daniel parle même de restauration : un « Fils d’homme » venant de Dieu viendrait guider le genre humain, remettre l’homme debout, lui montrer le Chemin de Vie. Ce « Fils d’homme » aurait reçu l’Onction depuis les Commencements : « Oint » en français, Messie en hébreux, Christ en grec.
Depuis deux mille ans certains le reconnaissent en Jésus : « Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ». Ils deviennent ses disciples en marchant à sa suite, essayant de se présenter comme frères auprès de tout homme, quel qu’il soit.
Que Dieu se fasse l’un de nous dit clairement la haute estime qu’il a de l’être humain. Au sein de la création il réserve une place de choix à l’homme : « A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu’est-ce que l’homme que tu penses à lui, le fils d’un homme que tu en prennes souci ? » Ps 8,4-5.
Comment alors ne pas s’interroger sur ce qui avilit l’homme dans le monde d’aujourd’hui ? M.B.

Foi et Spiritualité.
Le mot spiritualité a pour racine esprit. Pensons à l’esprit de famille, bonheur pour les membres d’une fratrie ou, à l’inverse, au mauvais esprit que les vilains garnements mettent dans une classe ! Débordant chacun d’entre nous, l’esprit anime un groupe ; reste à souhaiter qu’il s’agisse toujours du bon esprit.
Parlons-en à propos de ces mouvements qui transforment le monde. Ils sont un idéal de vie et revêtent une certaine philosophie: les théories de Marx ont secoué et secouent encore bien des peuples, la pensée de Bouddha et les différents courants donnent sens en Asie, le Judaïsme donne naissance au Christianisme et à l'Islam dans leurs différents courants…
À travers les siècles,  le message de Jésus a été reçu selon une étonnante diversité ! Aujourd’hui encore agissent ou naissent des mouvements plus sensibles à tel ou tel aspect de la solidarité, de la fraternité, favorisés au sein d’ordres religieux enseignants, missionnaires, contemplatifs voire mendiants … Chacun met l’accent sur une manière d’être et de servir au nom de l’Évangile. Est-ce cela vivre d’une spiritualité ?
Oui c’est à cela qu'on se réfère au sein de l’Église catholique quand on parle de courants de spiritualité. Vivre ainsi un « état d’Esprit » suppose une réelle adhésion à Jésus qui, à travers les Évangiles, nous indique sa fidélité à une cause : il marche à la rencontre du Père nous traçant le chemin : "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie" *Lorsque sa vie m’interpelle et que j’adhère à Jésus, il s’agit de la Foi. J’ai Foi en Jésus le Christ et, cheminer ainsi me réserve bien des surprises des plus tonifiantes. 

Michel Bonemaison