Libérer la parole qui est en nous

« En Afrique, toute assemblée a ses lois, la palabre a les siennes ; elles sont simples. Chacun à son tour est invité à s’exprimer ; tous ont le devoir d’écouter jusqu’au bout, sans interrompre ; nul n’est laissé pour compte. Il n’est pas nécessaire qu’un jugement soit porté. Après avoir siégé, tous peuvent repartir en paix, un pas est franchi. »
Règle n°1 : liberté de propos
Règle n°2 : bienveillance, écoute et respect
Règle n°3 : égalité de tous devant la question humaine.
Autant de valeurs que je souhaite vous faire partager à travers ce blog et avec l’aide de toutes vos contributions !

RUCAO

Revue de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest

Professeur de lettres modernes Antoine Kokou OGAWIN propose une synthèse de son étude des romans écrits par des occidentaux sur l’Afrique et qu’il intitule: « Le milieu naturel africain et le mythe de l’afro-pessimisme dans les romans français ».

S’il parle de stéréotypes il signale que ses investigations portent sur une diversité d’auteurs, pendant des époques différentes et dans un espace africain très vaste. Son projet est de montrer que « le milieu naturel africain présente des atouts susceptibles de déclencher le développement économique, moteur de l’évolution des peuples dits civilisés ». Mais il faut aller à contre-courant de ces clichés qui ne font pas du « Noir d’Afrique un homme » et pire ont désigné l’Afrique comme « riche en matières premières » , « terre de convoitises pour la métropole ».

Le critique littéraire note aussi la médiocrité de l’homme blanc qui souvent occupent des responsabilité se prenant pour supérieur au Noir qu’il commande. Et Monsieur Ogawin de conclure « Il reste à relever que ce qui fait cruellement défaut à l’homme noir d’Afrique, dans les romans que nous avons étudiés, est l’intelligence, la raison mais aussi la volonté, le courage et l’audace de dominer par lui-même et par le travail, son milieu naturel de vie, pour en faire un véritable ‘jardin d’Eden’. »
Il me paraît souhaitable que nous prenions en compte la pensée de ces hommes qui nous font l’honneur de nous communiquer, aujourd’hui dans notre langue, leur analyse sur ce qui a pu être dit et écrit à leur sujet. Le dialogue prend forme et ainsi une ère nouvelle peut s’ébaucher et si cela est déjà engagé réjouissons-nous du progrès ainsi signifié.

C’est dans ce sens que j’ai poursuivi la lecture des articles sur Rapports de l’homme à son milieu, et Développement », de Zacharie Bèrè, professeur de philosophie et de E.F. Bedjra théologien. Les autres articles de la revue sont sur ‘Penser le Développement’ et ‘Sortir du sous-développement’, que je recommande aussi à votre lecture.

Michel Bonemaison
Directeur du Musée Africain