Libérer la parole qui est en nous

« En Afrique, toute assemblée a ses lois, la palabre a les siennes ; elles sont simples. Chacun à son tour est invité à s’exprimer ; tous ont le devoir d’écouter jusqu’au bout, sans interrompre ; nul n’est laissé pour compte. Il n’est pas nécessaire qu’un jugement soit porté. Après avoir siégé, tous peuvent repartir en paix, un pas est franchi. »
Règle n°1 : liberté de propos
Règle n°2 : bienveillance, écoute et respect
Règle n°3 : égalité de tous devant la question humaine.
Autant de valeurs que je souhaite vous faire partager à travers ce blog et avec l’aide de toutes vos contributions !

jeudi 20 février 2014

Shahbaz Bhatti


 

Éditions de l’Emmanuel 2013. 137 pages. Préface d’Andrea Riccardi.

Cet ouvrage est un de ces livres que devrait avoir lu tout homme qui s’insurge contre les exactions des extrémistes quels qu’ils soient. Il est le témoignage posthume de la vie d’un homme qui ne laisse pas indifférent et, plus encore, qui donne et redonne envie de se battre intelligemment contre la folie destructrice qui, aujourd’hui, un peu partout dans le monde, anéantit trop de vies innocentes.


En premier lieu c’est un excellent dossier sur le Pakistan qui introduit de façon très abordable aux problèmes délicats des relations vitales entre peuples, entre confessions et entre religions chrétiennes, musulmanes, hindouistes. De fréquentes références à l’histoire permettent aussi de bien se situer dans le temps et en lien avec l’Inde voisine dont leur histoire est commune jusqu’à la fondation de la nation Pakistanaise.

Ce livre est avant tout la biographie de Shahbaz Bhatti écrite par deux journalistes italiens de ses amis avec l’apport important des témoignages de son frère Paul. Ministre des « minorités » il a été assassiné le 2 mars 2011, en plein centre d’Islamabad, à l’âge de quarante deux ans.

« Je n’occupe pas ce poste de ministre parce que j’ai été protégé par quelqu’un. C’est le résultat des prières de nombreuses personnes et de la bataille que j’ai constamment menée pour la liberté religieuse au Pakistan. Le rôle que j’occupe ne changera pas ma détermination à poursuivre la justice. Parce que je vis pour la liberté religieuse et que je suis prêt à mourir pour cette cause […] Nous travaillerons ensemble pour promouvoir l’harmonie, la tolérance et nous remplirons le fossé qui sépare aujourd’hui ceux qui sont de religions différentes. » Page 85.

Ce livre retrace à grands traits l’enfance, puis l’adolescence de celui qui progressivement devient à seize ans le militant qui entraine déjà ses camarades au coude à coude sans distinction de classe ni de religion dans une lutte contre les lois absurdes dictées par les fanatismes. Meneur d’hommes il l’est pour le service des plus faibles, en particulier en se dressant contre la « loi sur le blasphème ». Pour cela il est animé par sa foi sans faille à « Jésus » ainsi qu’il l’écrit souvent. La stature de cet homme, fidèle aussi aux intuitions de Jinnâh le fondateur de la nation, n’est pas sans rappeler le Mahatma Gandhi.

Pour aller plus loin grâce à des témoignages et avec un guide de réflexion : KARTHALA HCM Histoire, Monde, Cultures religieuses n°28 décembre 2013 D’une croyance à l’autre, le cas de l’Islam.

Michel Bonemaison Le Cendre le 17 février

Shahbaz Bhatti, né le 9 septembre 1968 et mort le 1, était un homme politique pakistanais.

L'Evangile sauvera l'Eglise





L’auteur est Jésuite et presque centenaire.
Il est un des très grands théologiens de notre époque.
Professeur, directeur de publication de revue, auteur de plusieurs ouvrages de théologie de très haut niveau, Joseph Moingt offre aujourd’hui, par ce livre, la pensée qu’il développait en 2013 lors de plusieurs conférences.

Pour répondre aux interrogations de notre temps, il continue de parler, d’annoncer, de clamer l’Évangile dans un langage qui devrait susciter et accompagner l’espérance chez nos contemporains occidentaux.

Le langage est simple et limpide, les sujets abordés sont d’actualité.
Joseph Moingt donne ici neuf conférences et répond aux questions.

Il connaît bien les interrogations de ses contemporains et il ne répond ni à côté, ni pour faire plaisir. Tout ce qu’il avance est argumenté et, pour qui connaît l’homme, rien n’est laissé au hasard dans ses propositions.

De quoi parle-t-il ? Essentiellement de l’Évangile et de la manière de l’annoncer et de le vivre aujourd’hui. S’il se réfère à l’Église c’est pour bien lui dire qu’elle est dépositaire de la « Bonne Nouvelle » et que son devoir est de se laisser interpeler pour lui être fidèle et demeurer servante des hommes et du Dieu d’Amour vécu en Jésus. Sa mission doit être  une annonce pour les hommes d’aujourd’hui avec le langage d’aujourd’hui. Le langage ne réside pas seulement en des mots mais aussi en une manière d’être. [Puis-je affirmer qu’il rejoint ainsi le pape François ?]

Comment parle-t-il de l’Évangile ? En abordant les sujets qui fâchent !
- Les structures de l’Église ! Il fait bien la différence entre l’annonce de l’Évangile et la religion : l’essentiel est d’annoncer Jésus Parole de Dieu et de rejoindre l’Être Humain.
- Alors en découlent la remise en question des points figés depuis le moyen âge, mais sans passion, tranquillement en revenant aux sources de la Foi chrétienne.
- Évidemment les questions posées ne manquent pas, sur le sacerdoce consacré, célibataire ou marié, les ministères, les services, la place des femmes, la liturgie dont au cœur l’Eucharistie domestique etc.

« Comment penser le Salut en Jésus-Christ aujourd’hui, dans une modernité qui semble si souvent déconstruire la foi et lui être hostile ? »

Michel Bonemaison sma
Le Cendre 14 février 2013