Libérer la parole qui est en nous

« En Afrique, toute assemblée a ses lois, la palabre a les siennes ; elles sont simples. Chacun à son tour est invité à s’exprimer ; tous ont le devoir d’écouter jusqu’au bout, sans interrompre ; nul n’est laissé pour compte. Il n’est pas nécessaire qu’un jugement soit porté. Après avoir siégé, tous peuvent repartir en paix, un pas est franchi. »
Règle n°1 : liberté de propos
Règle n°2 : bienveillance, écoute et respect
Règle n°3 : égalité de tous devant la question humaine.
Autant de valeurs que je souhaite vous faire partager à travers ce blog et avec l’aide de toutes vos contributions !

samedi 30 avril 2011

LA FEMME (mars 2007)



« Au Musée Africain » toute visite guidée nous fournit l’occasion d’accueillir bien des questionnements sur la condition de la femme en Afrique. Evidemment, la réponse est plurielle puisque chaque peuple est régi par ses propres traditions ; tout groupe social vit selon ses coutumes particulières ; et puis, chaque être humain n’est-il pas unique ? Ainsi, fillette, épouse, maman, grand-mère, veuve, chacune par sa personnalité marque son milieu !
Aujourd’hui la voix des femmes se fait entendre, en politique, presque dans chaque pays africain. Depuis bien longtemps, elles avaient déjà initié leur présence active dans le public par le biais du commerce international. Qui n’a jamais entendu parler des « Nana Benz » ? Au Togo, elles excellent dans le négoce des textiles ! Que serait le marché du village ou du quartier sans les vendeuses.


Les photos et les objets, présentés ici, permettent de faire ressortir la valeur fondatrice de la place de la femme telle que les racontent les mythes populaires. N’en soyons pas étonnés ; il s’agit bien de la « fécondité ». Aller puiser l’eau, modeler l’argile, couper le bois de chauffe, cuire les produits de la terre, toutes ces activités féminines favorisent la croissance de la « vie ».


Potières, elles utilisent ces matières premières pour transformer d’autres produits, fruits du travail conjugué de la terre et du labeur de leurs hommes. Ménagères, par la cuisson elles rendent comestibles le mil, l’igname, le manioc déposés dans leurs terrines. Hôtesses, elles offrent « l’eau fraîche de l’accueil », en réserve dans les jarres de leur fabrication.


Le jour de son mariage, en pays baatonu (1), un « canari » rempli de beurre de karité (2) est offert à la jeune épousée. La cueillette des noix est périlleuse ! La confection du beurre est des plus laborieuses ! Aussi est-ce toujours en groupes que les femmes réalisent, tant leur sortie en savane, que la transformation de leur récolte effectuée à l’extérieur de la concession. Pour y avoir souvent participé, la jeune femme en connaît bien les risques. Elle reçoit en cadeau de quoi préparer ses premiers plats de jeune épouse. Quel merveilleux symbole !

Michel Bonemaison sma
7 janvier 2007



(1) Peuple dont l’aire géographique est située à la fois au nord Bénin, provinces du Borgou et de l’Atakora, et au nord ouest du Nigéria.
(2) Beurre végétal issu de la noix de Karité dont l’arbre pousse essentiellement en zone de savane arborée.

paru dans « L’Appel de l’Afrique n° 228″ mars 2007 page 30, Michel Bonemaison

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