Libérer la parole qui est en nous

« En Afrique, toute assemblée a ses lois, la palabre a les siennes ; elles sont simples. Chacun à son tour est invité à s’exprimer ; tous ont le devoir d’écouter jusqu’au bout, sans interrompre ; nul n’est laissé pour compte. Il n’est pas nécessaire qu’un jugement soit porté. Après avoir siégé, tous peuvent repartir en paix, un pas est franchi. »
Règle n°1 : liberté de propos
Règle n°2 : bienveillance, écoute et respect
Règle n°3 : égalité de tous devant la question humaine.
Autant de valeurs que je souhaite vous faire partager à travers ce blog et avec l’aide de toutes vos contributions !

samedi 30 avril 2011

Un aspect de la mémoire d’un institut missionnaire (2003)


Consacrée à Notre Dame de Fourvière le 8 décembre 1856 par un vicaire apostolique des missions étrangères de Paris (Monseigneur de Marion Brésillac) et un prêtre diocésain (Augustin Planque), la société des missions africaines de Lyon devient très rapidement un institut missionnaire international au service de l’Afrique. L’histoire va faire de cet institut le fondateur de l’Eglise en Afrique Occidentale.
A l’heure de son 150° anniversaire les Eglises de Libéria, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin et Nigéria sont totalement administrées par leur propre clergé africain. A leurs côtés travaillent toujours des pères des missions africaines (sma) tandis que d’autres sont au Niger, en Centre Afrique, au Congo, en Angola, Zambie, Afrique du Sud, Tanzanie, Kenya, Égypte et Maroc, apportant leur appui aux Eglises qui leur font appel.
Le Musée est presque né avec l’institut. Dès le début le Père Planque invitait les missionnaires à lui faire parvenir des objets qui pourraient faire connaître et aimer ceux chez qui ils résidaient.
C’est donc une « collection de famille » qui est offerte aujourd’hui à notre regard, à notre méditation. Il y a bien des manières de se laisser interpeller par le contenu de ces vitrines situées 150 cours Gambetta à Lyon. Chaque objet peut être le support à une multitude de discours, que ce soit au niveau de l’art, de l’ethnologie ou de l’anthropologie. A travers eux on apprend à rencontrer des cultures et on peut se laisser inviter à découvrir l’univers spirituel des africains. Lyon peut s’enorgueillir d’avoir de telles collections si bien mises en valeur au sein de sa cité.
Ce patrimoine nous parle aussi de ces hommes et de ces femmes qui au long des années sont venus de toute la France, de l’Europe pour recevoir une formation qui leur permette de partir à la rencontre des populations africaines. Parmi eux, nous allons citer le Père Chabert qui a conçu le bâtiment actuel en donnant au Musée sa place centrale ; puis deux hommes que les Africains ont élus pour les représenter à la chambre des députés, le Père Francis Aupiais anthropologue de très haut niveau qui s’est épuisé à défendre la cause des africains, et le Père Jacques Bertho directeur de l’enseignement catholique pour l’Afrique occidentale.
Du premier le musée présente un grand nombre de statuettes, et la collection de photographies du second a permis aux scénographes de réaliser une merveilleuse présentation de thèmes proposés par les vitrines.
Être invité à vivre quelques années la charge de direction du « Musée Africain » est une véritable grâce, celle de dire notre amour de l’Afrique à ceux qui l’aiment déjà pour de multiples raisons, mais aussi à ceux qui par le goût des rencontres ou le désir de se cultiver viennent passer quelques heures dans ce « sanctuaire de la vie africaine ». On ne ressort pas indemne d’une visite qu’elle soit libre ou guidée.

Michel Bonemaison, sma Lyon
Texte pour Peuples du Monde novembre 2003

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