Libérer la parole qui est en nous

« En Afrique, toute assemblée a ses lois, la palabre a les siennes ; elles sont simples. Chacun à son tour est invité à s’exprimer ; tous ont le devoir d’écouter jusqu’au bout, sans interrompre ; nul n’est laissé pour compte. Il n’est pas nécessaire qu’un jugement soit porté. Après avoir siégé, tous peuvent repartir en paix, un pas est franchi. »
Règle n°1 : liberté de propos
Règle n°2 : bienveillance, écoute et respect
Règle n°3 : égalité de tous devant la question humaine.
Autant de valeurs que je souhaite vous faire partager à travers ce blog et avec l’aide de toutes vos contributions !

samedi 30 avril 2011

L’institution des masques


Dans l’article remarquable sur « l’institution des masques » il est question d’un enseignement transmis par les masques eux-mêmes. Afin de pouvoir accréditer pour cet enseignement une dimension universelle, la dimension qui est la sienne, ce qui est dénoncé par Alphonse TIEROU au sujet du masque doit être dénoncé à l’encontre de toute dégradation, voire de toute destruction des institutions et de leurs manifestations sociales ou populaires, quelque soit l’origine des déprédateurs.

Souligner avec Alphonse TIEROU le fait que des dignitaires et des personnalités de premier plan du monde politique et économique sont issus de « l’institution du masque » est à mes yeux une remarque  primordiale, point qui peut être essentiel dans la mise en œuvre d’une réelle évolution déjà fortement engagée en Afrique, en chacune des Nations contemporaines. Que des « porteurs de masques », véritables notables d’institutions ethniques arrivent à un haut niveau politique ou économique ou dans des services comme l’enseignement ou la santé, permet de nourrir l’espoir d’une évolution ouverte et salutaire. Il est à souhaiter que ces hommes et ces femmes sachent dépasser irrémédiablement les limites de leur propre ethnie, la considérant comme déjà un peuple en capacité de croissance ; en effet la croissance signifie non pas un développement exclusif de la culture ethnique mais une sortie pour chacun de sa propre culture  et pour tous un accueil commun de toutes les cultures locales en misant sur les lieux favorisant une harmonie renouvelée. Pourquoi l’instruction et la culture de ces serviteurs de l’Etat ne leur permet-elle pas ce genre de construction ?

La réponse n’est pas aisée, et pourtant il faut une analyse exhaustive, cela est urgent pour la survie de notre continent africain. Elle n’est pas aisée car complexe, vu l’implication de l’histoire au niveau mondial, dans le temps et dans l’espace. Elle n’est pas aisée au vu aussi des bassesses courantes quand « service » signifie « égocentrisme » tant chez les grands de ce continent que ceux du dehors. Et là, je dénonce avec énergie car j’aime l’Afrique qui m’a tant donné et dont les Peuples savent si bien donner à qui sait les respecter.

Michel Bonemaison sma 
Ancien Directeur du Musée Africain de Lyon
Membre du Conseil d’administration.
de la Société des Africanistes
paru sur "Le Monde" 20.04.2011

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